Loin d'aucuns palmiers...




commentaire : dans le catalogue d'une vente de manuscrits et autographes, où figurent quelques curiosités - dont une lettre de Maurice Blanchot écrite en 1941 -, on est tombé amoureux de ce petit collage assemblant un joli envoi d'Henri Mondor, biographe de Mallarmé (Être la sœur d'un pur poète, avoir vingt ans, sourire aux écrivains, aimer leurs ravissements, cela vaut une œillade princière ! Je la choisis, pour Mademoiselle Denise Lannes, de Mallarmé lui-même... - Denise Lannes est la soeur de Roger Lannes, un auteur oublié qui était un proche de Cocteau, Max Jacob et Fargue, entre autres), une petite lithographie du même Mondor et, surtout, un de ces petits poèmes de circonstance que Mallarmé avait l'habitude de composer et d'envoyer en de nombreuses circonstances, parfois très futiles. Ces "vers de circonstances" furent repris en volume en 1920, à la NRF. Le quatrain de la vente, destiné à Mme Léopold Dauphin (lequel était musicien et poète - son Raisins bleus et gris fut même préfacé par Mallarmé), y figure dans le chapitre intitulé Dons de fruits glacés pour le Nouvel An.

Loin d'aucuns palmiers ou du cierge
Que l'aloës érige fin
Ce fruit tombe chez la concierge
Des houris et dames Dauphin .

Pour information, ce lot est estimé entre 3 000 et 5 000 euros.

On reproduit quelques cartes de visites mallarméennes avec quatrain, glanées ici et là.

Adressé en 1896 à Mme Ponsot pour le Nouvel An

Adressé à Mademoiselle Paule Gobillard (peintre et nièce de Berthe Morisot) en janvier 1896

Adressé à Mademoiselle Jeannie Gobillard (nièce de Berthe Morisot et la future Mme Paul Valéry) en janvier 1896



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