Didier Blonde - Adresses parisiennes



commentaire : on avait acquis il y a quelques semaines le Répertoire des domiciles parisiens de quelques personnages fictifs de la littérature, de Didier Blonde (aux Éditions La Pionnière, dont le catalogue mérite le détour, soit dit en passant), et pour être honnête, on avait été déçu. Le principe est pourtant des plus excitants : retrouver et répertorier les adresses parisiennes de personnages littéraires (du Jean-Baptiste Adamsberg de Fred Vargas à la Zazie de Queneau, en passant par le Durtal de Huysmans ou Arsène Lupin). Projet forcément lacunaire, mais là n'est pas le souci ; le livre se présente comme une espèce de carnet de notes de l'auteur, amélioré et classé, dont la lecture se révèle un peu trop vite fastidieuse - à cause sans doute du côté énumératif et du style limite télégraphique...
Agacé d'avoir été déçu, on s'est entêté et on a acheté le Carnet d'adresses du même Didier Blonde, dans l'inépuisable collection L'Un et l'Autre de chez Gallimard. Bien nous en a pris, comme on dit. Le principe est le même, mais il est ici présenté sous un éclairage subjectif. En dix-sept chapitres qui partent d'une adresse pour mieux s'en écarter, on suit l'auteur dans ses pérégrinations parisiennes ; on découvre peu à peu le caractère quasiment névrotique de sa démarche ; et on mesure tout ce que celle-ci peut avoir avoir de passionnant et de fascinant dans ces passerelles qu'elle ouvre entre la géographie parisienne et la littérature, entre réel et fiction. Les passages sur Arsène Lupin, en particulier, sont des plus stimulants. Et le dernier chapitre, bouleversant.
Dès lors, rien n'empêche alors le lecteur de revenir au Répertoire pour approfondir le sujet. Les éditeurs des deux ouvrages auraient d'ailleurs même pu ajouter quelques pages blanches en fin de volume pour permettre à chacun d'y ajouter ses propres adresses - comme Georges Perec le fit dans son Je me souviens.
Un coup d'oeil aux autres livres de l'auteur semble s'imposer...



Commentaires