Rive Droite, le magazine littéraire




Si l'on n'a pas trop l'esprit à lire, en ce moment, on continue malgré tout d'acquérir des ouvrages et d'élever toujours plus haut nos piles de livres. C'est ainsi qu'on est tombé récemment sur ce numéro 3 de la revue Rive Droite (1991), qui était oublié sur une étagère peu engageante d'occasions soldées à 1 € et promises à terminer prochainement dans une poubelle. C'est triste, mais c'est ainsi. À l'évidence, on était passé à côté de ce "magazine littéraire" à l'époque de sa parution, et ce malgré la présence en plusieurs sommaires de Frédéric Berthet. Il est possible aussi qu'on n'ait pas été sensible au côté post-hussardien, qui n'était pas forcément notre tasse de thé. Toujours est-il que cette revue qui avait pour éditeur Thierry Ardisson et pour rédacteur en chef Éric Neuhoff connut quatre livraisons, entre 1990 et 1991, avec à chaque fois un titre : Ailleurs, pour le n°1 (printemps 90) ; Paris, pour le n°2 (Hiver 90/91) ; Gueule de bois ! (Printemps 91) ; Longtemps, je me suis couché de bonne heure (Hiver 91/92). Les deux premiers numéros furent édités par les Éditions du Rocher, les deux derniers par Albin Michel. Si l'on donne une liste des auteurs publiés, on comprendra mieux de quoi il retourne : Eric Neuhoff, Denis Tillinac, Thierry Ardisson, Frédéric Berthet, Patrick Besson, Olivier Frébourg, Jean-Michel Gravier, Jérôme Leroy, Jean-Marc Parisis, Jean-René Van der Plaetsen, Patrick Besson, Nancy Mitford, Lucien Rebatet, Sylvia Plath, Dominique de Roux, Frédéric Beigbeder, Frédéric Fajardie, Maurice Girodias, Brian Gysin, Alphonse Karr, Paul Morand, Jean-François Coulomb, Martin Peltier, Bertrand de Saint-Vincent. Stéphane Hoffmann, Anne Chisholm, Jean-Luc Coatalem, etc.
On le voit, le nom de la revue n'avait rien d'innocent. On ne craignait pas de pencher sérieusement à droite, jusque dans ses extrêmes (Peltier), ni de publier des "infréquentables" (Rebatet). Mais il y avait aussi des auteurs clairement étiquetés à gauche (Fajardie, Besson). Et quelques présences assez inattendues, comme celles d'Alphonse Karr ou de Brian Gysin... Alors ? Alors, le résultat est décevant, un peu ennuyeux, un rien convenu. Trop de textes où il est question de belles voitures et de grands appartements, de jeunes gens propres sur eux qui boivent du champagne en citant Blondin ou en disant des gros mots - on schématise, évidemment... Cela ne nous empêchera pas de chercher les autres numéros de la revue. On ne sait jamais.

Commentaires

  1. J'adore la rupture inattendue, à 6 lignes de la fin, où vous lâchez, laconique mais ravageur, "Alors, le résultat est décevant (...)". Je vous rejoins totalement sur le coup des jeunes gens blondinolâtres, qui pourraient également citer Nimier. Les hussards (que je n'ai pas lus) ne furent déjà pas grand chose. Alors les néo-hussards...

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